Voici quelques jours réunion de la section PS de Vannes agglomération. A l’ordre du jour débat sur la retraite. Un militant rapporte avoir été interpelé par un voisin affirmant que la pénibilité existe toujours bel et bien dans le projet retraite du gouvernement et qu’à dire des contre-vérités cela porte atteinte à notre crédibilité.
Alors revenons à la réalité, au factuel.
D’abord, le terme même de pénibilité a été abrogé par l’Ordonnance n° 2017-1389 du 22 septembre 2017 qui précise notamment en son article 2 que les mots « de la pénibilité au travail » sont remplacés chaque fois où ils apparaissent par les mots : « des effets de l'exposition aux facteurs de risques professionnels ». De plus le « compte personnel de pénibilité » disparaît pour devenir le « compte professionnel de prévention ».
Ensuite, les critères de pénibilité qui étaient au nombre de dix ont été amputés, en changeant de nom, de quatre d’entre eux pour être donc ramenés à six. L’ordonnance est allée encore plus loin en supprimant les cotisations pénibilité pour en transférer le financement à la branche Accidents du travail/Maladies professionnelles de la Sécurité sociale. Quant aux critères supprimés ce sont ceux correspondant aux agents chimiques dangereux, aux postures pénibles, aux manutentions de charges lourdes et aux vibrations mécaniques. Tout commentaire paraît superflu.
Enfin, on ne peut s’empêcher de souligner que c’est une ordonnance qui a remis en cause une conquête sociale prévue par une loi, la Loi 2014-40 du 20 janvier 2014 sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault dont la Ministre des Affaires sociales et de la Santé était Marisol Touraine. Il n’aura également échappé à personne que quatre mois de Présidence Macron auront alors suffi pour initier le détricotage des dispositifs sociaux. La presse économique de l’époque, relayant le point de vue de certains patrons, ne cachait pas sa satisfaction.
La pénibilité ? Ça n’existe plus ! Merci Macron.
Jean-Paul MEHEUST