NOUS LES BRETONS !
Nous, socialistes bretons, avons découvert dans la presse la naissance prochaine de listes macronistes pour les élections départementales et régionales. Pour ces dernières, son chef de file Thierry Burlot qui n’est pas encore candidat mais dont le directeur de campagne parle déjà en son nom en a dévoilé l’appellation : Nous, la Bretagne. Cette Bretagne sera constituée d’un tiers venu du centre gauche, d’un tiers venu du centre droit et d’un tiers venu de la société civile. (https://www.ouest-france.fr/bretagne/elections-regionales-le-presque-candidat-thierry-burlot-defendra-nous-la-bretagne-7176342). Sans doute le centre du centre représente le quatrième tiers et on croit entendre César/Raimu dans Marius de Pagnol.
Le futur candidat nommé par Paris après sa convocation par le Président Macron a donc préempté la Bretagne. Les Bretons pourraient ainsi connaître dans une déclinaison locale ce qui fait la particularité du pouvoir actuel. Une politique de droite avec des annonces de gauche. Et à l’instar du Parlement, des conseils départemental et régional faisant de la figuration et doublés par des comités de citoyens tirés au sort mais aux propositions presque ignorées. Des corps intermédiaires à peine consultés et pourtant indispensables à la compréhension d’une société complexe. Une démocratie malade du centralisme et de la verticalité. Les Bretons ne pourront pas dire cette fois qu’ils ne savaient pas ce qui les attendait.
Cette appellation prétentieuse, Nous la Bretagne, qui sonne comme une appropriation territoriale clanique, est aux antipodes des paroles de notre grand poète Xavier Grall : « on ne naît pas Breton, on le devient ».
Jean-Paul Méheust